Gold Street (Lamb's Bread International part 1)

Publié le par Benjamin Mimouni

Gold Street (Lamb's Bread International part 1)

Cette semaine, mon album préféré est Lamb's Bread International de Sylford Walker et Welton Irie. Une édition très tardive (2000) de morceaux enregistrés entre 1977 et 1979 que l'on doit au lalel Blood and Fire.

Dans le ghetto de Kingston, il y a une rue qui s'appelle Gold Street, tu parles d'une ironie, c'est là que vivait Sylford Walker, un jeune chanteur plein de talent mais complètement, et fort cruellement, inconnu du grand public, un de plus à ajouter à une longue liste. Sylford Walker était très ami avec le producteur Glen Brown, surnommé le Rythm Master, mais il avait déjà commencer à enregistrer, sans rencontrer un immense succès, avec Joe Gibbs en 1975.

Glen Brown a commencé sa carrière dans les années 60, en tant que chanteur, avant de se lancer dans la production. On lui doit des morceaux de Gregory Isaacs, et ceux de DJ parmi les plus importants de Jamaïque : U-Roy, Big Youth, I-Roy. Toutes les chansons produites par Glen Brown dans ces années-là ont été mixées par King Tubby. Glen Brown est d'ailleurs celui qui a pour la première fois crédité King Tubby comme un artiste à part entière sur l'album Tubbys At The Control en 1972.

En 1977-78, Glen Brown et Sylford Walker se voient souvent et préparent les chansons qui vont constituer Lamb's Bread International. Puis le DJ Welton Irie, ami lui aussi avec Glen Brown, se joint au projet : pour chaque single produit, Welton Irie enregistre une version DJ.

Au début des années 80, chacun emprunte un chemin différent. Glen Brown part pour New-York. Welton Irie explose et devient un DJ important, recherché dans les sound-system. Il enregistre avec les plus grands producteurs. Et Sylford Walker reste dans son ghetto de South Side, rue de l'or, où il vend des jus de fruits. La sortie des premiers singles n'a pas eu le même impact sur la carrière des trois protagonistes.

Il faut attendre la toute fin des années 80 pour voir sortir un album de Sylford Walker. On le doit à l'acharnement de Glen Brown qui a toujours cru au talent de son ami. Mais le succès n'est toujours pas au rendez-vous et Sylford Walker reste derrière son stand. La tournée qui avait été programmée est annulée faute d'audience. Golden Street lui colle à la peau et le cloue au sol.

En 2000, Blood and Fire propose une version défnitve du travail de Glen Brown, Sylford Walker et Welton Irie. Il s'agit de l'album Lamb's Bread International qui contient 14 titres : 7 chansons de Sylford Walker entrecoupées des 7 versions DJ de Welton Irie. Mais une fos de plus, tout cela est resté bien confidentiel. Je n'ai pu lire qu'un seul article sur cet album dans le livre Reggae 100 de Florent Mazzoleni (éditions Le Mot et le reste). Avec celui-ci ça fait deux. Trois en comptant celui de la semaine prochaine. Car on remet ça la semaine prochaine. Bille en tête. Roule rasta. Roule!

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