Black Panther part. 1

Publié le par Benjamin Mimouni

Black Panther part. 1

Cette semaine, mon album préféré est Soul Rebel de Bob Marley and The Wailers. Une petite merveille cuivrée de reggae roots, produit par Lee Scratch Perry.

C'est surtout la pochette qui tabasse au premier coup d'œil : on y voit une jeune femme en tenue militaire et casquette kaki, genre commando, une mitraillette à la main, l'air pas commode, boudeuse et renfrognée même, mais sa chemise entièrement déboutonne laisse entrevoir le galbe de ses seins. La femme caché sous la guerrière. Au bout de la mitraillette, de part et d'autre du canon : Soul Rebel Bob Marley and The Wailers. En arrière plan, une cascade et la forêt. Une vraie perle de pochette. Au dos, sur fond rose, la tracklist et une photo assez floue des trois Wailers, Bob Marley et Peter Tosh en tenue péruvienne, et Bunny Wailer avec un chapeau informe. Il n'y a rien à dire : les musiciens jamaïcains savent envoyer de la pochette qui déchire tout (une prochaine fois je vous parlerai de Claude Sang et Tapper Zukie pour un Black Panther part. 2 et 3).

Et un petit plus, quand on déballe le disque, apparaît en grosses lettres capitales, à la verticale, le mot :

U

P

S

E

T

T

E

R

soit l'emmerdeur, surnom de Lee Perry. Par la suite, c'est le nom qu'il a donné à ses musiciens de studio : The Upsetters, les emmerdeurs. La classe. Peur de rien.

La première chanson chante sur le même ton que la pochette : « Je suis un rebelle, j'ai un travail à faire ». Déjà la lutte s'amorce contre Babylone : « Je suis un rebelle dans l'âme ». Il faudra bien s'y faire : les Wailers sont dans la place, et déjà prêts à en découdre avec ce premier album à être diffusé, un peu, hors des frontières de la Jamaïque. Ils ont les crocs et ils ont soif. Dans la chanson No Water, justement, Bob Marley l'affirme : « Aucune eau ne pourra étancher ma soif. Je suis assoiffé! Assoiffé! » Vraiment une superbe chanson dans laquelle on sent pointer l'urgence :

« I've got your love, power of your glory ».

Corner Stone est également une très belle chanson.

À noter aussi No Sympathy et 400 Years chantées par Peter Tosh, qui a d'ailleurs signé lui-même No Sympathy. En dernière plage du disque, on en trouve une version instrumentale intitulée My Sympathy, manière de lâcher un peu la pression, arrondir les contours et terminer avec plus de douceur.

Ajoutez à cela deux reprises : My Cup de James Brown, où l'on entend un Bob Marley pousser un peu la voix dans les aigus pour mieux se glisser dans les pantalons du daron, et Rebel's Hop de Curtis Mayfield, histoire de bien s'ancrer à la musique soul américaine qui a tant influencé les Jamaïcains.

Et nous obtenons au final mon album préféré de la semaine. Un petit récapitulatif en trois points forts : la photo de pochette (la Black Panther du titre de cet article, vous l'aurez deviné j'espère, c'est elle), la production léchée par l'emmerdeur en personne, et la chanson No Water qui fait partie des toutes meilleures de Bob Marley, c'est mon avis et je le partage.

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