Lacksley Le Terrible

Publié le par Benjamin Mimouni

Lacksley Le Terrible

 

 

 

Cette semaine, mon chanteur préféré est Lacksley Castell. 1959-1983. Soit 24 ans d'existence et deux albums suffisants pour laisser une empreinte indélébile dans les sillons de la musique jamaïcaine.

Il commence par enregistrer avec Prince Jammy et Augustus Pablo dans les années 70. ces chansons seront intégrées à l'album Jah Fire pour lequel seul son copain Hugh Mundell est crédité. Il faut dire qu'il est facile de les confondre tous les deux : ils ont le même grain de voix, la même jeunesse, la même foi rastafari et ont tous deux connus un destin tragique : une mort prématurée survenue la même année : une maladie mal soignée pour Lacksley Castell, une balle pour Hugh Mundell. Mais nous aurons bientôt l'occasion d'en recauser plus longuement.

Suivent deux albums en tous points enchanteurs, remplis de chansons au tempo roots de la plus belle facture : Morning Glory en 1982 et Princess Lady en 1983. tous deux publiés chez Negus Roots, dont le logo est un lion enchâssé dans une étoile de David. Lion of Judah étant l'un des surnoms de Hailé Sélassié I, empereur d'Éthiopie.

Lacksley Le Terrible

 

 

Ma préférence va au premier de ces deux opus. Il y a déjà tout là-dessus : la section rythmique basse-batterie assurée par le duo Sly et Robbie, Ansel Collins aux claviers, Don Carlos aux chœurs.

La troisième chanson, Righteous Stand, est une merveille de reggae roots, prônant une vision positive du monde. En gros, même si la vie est dure, il faut garder espoire car Jah veille sur nous. Le bien doit triompher du mal.

Les premiers mots sont entonnés a capella :

« Vicious and vile

Terrible and dreadfull, it might be. »

Tout est horrible et effrayant ici. Voilà ce que nous dit Lacksley Castell dans cette chanson. Et voilà qui contraste au plus haut point avec sa voix guillerette, enfantine et plutôt cajoleuse, et avec l'image que nous envoie la pochette du disque : un jeune homme d'une vingtaine d'années traverse une route goudronnée, tout sourire, visiblement ravi de ce qui lui arrive. Il porte une belle chemise blanche, un pantalon de toile bleue et un chapeau mou.

Au dos du disque, une autre photo de Lacksley au piano, probablement prise le même jour car il est habillé à l'identique. C'est cette photo-là qui servira de modèle au dessin de la pochette du second album.

Et puis un texte de Jah Mike qui dit en gros (attention : traduction hasardeuse estampillée Bibi) :

« Lacksley est né en Jamaïque. Il commence à chanter à 10 ans. Premier enregistrement en 1975. il travaille avec Lee Perry, puis Pablo et Jammy. Ensuite avec Robert Palmer sur le label Negus Roots en 1980. il enregistre African Queen, Collie Tree, JAH is Watching You et Government Man (qui figure sur Morning Glory), qui enregistre de belles ventes en 1981. À présent il a terminé son premier album, ce qui lui a pris un an. Cet album le hissera certainement au niveau des plus grands chanteurs jamaïcains.

Ce jeune homme a beaucoup de talent. Et il ne fait aucun doute qu'on entendra souvent parler de lui dans le futur. »

D'accord avec tout le reste, Mike. Mais malheureusement tu t'es trompé sur ce dernier point.

Dessin : Charlie Boy

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F
PARABÉNS AMIGO, POR TRAZER À TONA UM ARTISTA DESTE VALOR. VIDA ETERNA AO AMOR E PAZ NA VOZ DESTE BRAVO GAROTO.
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R
Jah Live! <br /> Lacksley nous laisse deux albums méconnus, incontournables et inépuisables.<br /> Un bien bel homage que voici
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S
Encore un nouvel article facile à lire et intéressant. C'est toujours regrettable que de tels talents meurent si jeunes.
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F
Lacksley Castell a posé sa voix sur des morceaux reggae parmi les plus beaux qu'il soit possible d'écouter, dans une veine mâture mais déjà un peu a contre courant, alors que les sons digitaux commençaient à faire bouger les Dancehall.
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